Le manuel du Life Coach Analytique - Thème 4 : La dimension intrapsychique

Sigmund Freud est le personnage le plus important de la saga psychothérapeutique actuelle dans la mesure où l’histoire qu’il nous conte concernant l’agir et l’être humain fonde bien d’autres histoires centrées sur la même thématique.


*


Sigmund Freud est un neurologue qui nous parle de l’énergie qui nous anime tous. Il la nomme la libido, l’énergie de vie. Plus il vieillira, plus il nous parlera d’une forme d’énergie contraire qui nous déstructure peu à peu et nous prépare à la mort.


Cette énergie vitale est en relation avec nos désirs et nos besoins. Et si l’on ne peut y satisfaire dans une certaine mesure, l’on connaîtra la frustration et l’on devra refouler la charge énergétique nécessaire pour y satisfaire. Cette énergie vitale servira dès lors à « autre chose ».


Elle peut être mise au service de nobles idéaux. L’on appelle cela la sublimation. Mais elle peut également être utilisée pour la réalisation de choses moins sublimes. Ou l’on peut employer l’énergie refoulée contre soi-même … l’on nomme cela la somatisation quand c’est notre corps qui « trinque ».


Voilà quelques-unes des choses bizarres que l’on peut faire de cette énergie vitale – il peut dans ces cas être question de l’emploi pervers de cette forme d’énergie – qui devrait servir à la réalisation de ce l’on désire, et à nous préserver de cette pulsion de mort qui veille en nous et nous attend.


*



Sigmund Freud – le psychologue – nous parle également de ces parties inconscientes de notre psyché. De cette partie de nous dont nous ne savons rien.


Je préfère quant à moi parler de cette partie de notre psyché qui nous pense, mais à propos de laquelle il est malaisé de « réfléchir » … l’on doit ici également tenir compte de facteurs sociaux et culturels qui définissent ce qui est pensable et ce qui ne l’est pas.


*


A cela s’ajoute que Sigmund Freud – l’homme – à un moment donné de son parcours d’analyste en auto-analyse permanente – à l’instar des pratiquants du Fin’Amor à la fin du Moyen Age dans le Languedoc français, et tout comme les tantristes indiens au cinquième siècle – en vint à postuler que la sexualité se trouverait à la base du penser et de l’agir humain … ce que ne lui pardonneront jamais une bonne partie de ses collègues !


*


Ajoutez-y en sus que Sigmund Freud est un praticien qui gagne sa vie en traitant des névrosés, et que ce sont ses patientes qui réussiront à lui faire comprendre qu’elles veulent qu’il les écoute … ce qu’il fera …


que leur parole est l’acte qui les délivrera de leurs frustrations et des douleurs qu’elles provoquent … ce qui le mènera à la découverte de la cure de paroles que l’on nomme la psychanalyse : laisser la place à l’expression de la parole … les névrosés doivent pouvoir parler et leur discours doit être entendu …


d’autant que Sigmund Freud voudra comprendre quels mots se cachent derrière ces souffrances. C’est ainsi qu’une partie de ce qui ne peut être dit sera autorisé de parole, et que la reste sera lu « entre les lignes » du discours verbal ; ce « reste » sera inféré au partir de ce qui a pu être exprimé – il se trouvera « analysé » !


*


Aussi, réunissez le libido, le système énergétique freudien, la notion d’inconscience, la sexualité, la cure de parole et mélangez-les … et vous obtiendrez une longue et ingénieuse histoire qui exprime « l’être humain » de manière freudienne.


*


Nul ne peut prétendre que ce que Sigmund Freud nous a raconté correspond à la vérité. Ce qui peut être dit, c’est que cela paraît « vrai-semblable » – et que, bien souvent, cela se passe ainsi – et c’est de cela que nous devrons nous contenter.


Et cela ne vaut pas seulement pour ce que nous a raconté Sigmund Freud et quelques autres psychologues que nous verrons plus avant, mais également pour tout ce que tout le monde tentera de nous « prouver » … fût-ce au nom de la seule religion vraie ou de la science objective.


Selon moi, tout ce qui est le fruit de réflexions, soit de pensées réflexives après-coup, est « vrai-semblable » : il s’agit d’histoires, de mancies …


que l’on entend et que l’on se raconte à soi-même et aux autres, à propos de soi-même, du monde et des autres, et qui correspondent à un contexte social et culturel donné.


*


Nous reviendrons constamment sur cette thématique de la « vérité » parce qu’elle se trouve au cœur de ce qui constitue notre pratique de Life Coach Analytique.