Le manuel du Life Coach Analytique - Thème 9 : La dimension transpersonnelle : suite

Carl Gustav Jung a élargi sa théorie des complexes en les appelant des « archétypes ». Il discerne ainsi l’archétype de l’Anima … de la femme intérieure, de la mère-terre en quelque sorte …


mais il parlera aussi, par exemple, de l’archétype de Wotan, quand il se trouvera confronté à la soif guerrière partout présente à son époque … il était là lorsque la seconde guerre mondiale éclata !


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Et, parmi les complexes et les archétypes, il doit en être un que chacun possède mais qui diffère d’une âme à l’autre … un archétype ou complexe atypique que chacun peut nommer « soi-même » …


c’est après cela que cherchent tous ceux qui peuvent et/ou veulent se le permettre … après cette « chose » qui les rend différents et qui leur permet, à la fois, de faire partie de tout ce qui existe … unus mundus !


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James Hillman et Jean Shinoda Bolen ont repris la théorie des complexes en mains. Ils ont trouvé de nombreuses similitudes entre ceux-ci et les déités et autres héros de la mythologie grecque.


C’est ainsi que James Hillman s’est intéressé a la complexité psychologique du dieu de la nature Pan, et qu’il réinterprète le mythe d’Eros et de Psyché qui, selon lui, devrait fonder la psychanalyse en lieu et place de l’Œdipe.


C’est ainsi que Jean Shinoda Bolen analyse la quinzaine de dieux et de déesses les plus importants du panthéon grec, et rapproche leurs comportements archétypiques de nos comportements stéréotypés : il y a, selon elle, des gens qui se comportent comme Zeus, comme Héra, comme Dionysos …


comme si nous étions en permanence influencés par ceux-ci. Reste à savoir si c’est nous qui les convoquons ou s’ils s’invitent librement en nous !


James Hillman y va moins franchement que Jean Shinoda Bolen, mais il prône que ces figures archétypales ont une influence subtile et permanente sur nos comportements.


Bref, ils admettent tous deux qu’il existe un lien entre les figures mythiques et les modes de penser et d’agir d’un chacun : des archétypes subjectifs influencent et fondent insensiblement nos manières de penser et d’agir concrets.


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Par ailleurs, ces Dieux représenteraient autant de métaphores nous montrant différentes voies d’accès vers les profondeurs de nous-mêmes … mais ces chemins ne sont-ils pas périlleux dans la mesure où l’on court le risque de se retrouver prisonniers de leur influence ?


Les adeptes de le science hermétique – et parmi ceux-ci les alchimistes – ont cru résoudre ce problème en faisant de Hermès leur dieu tutélaire : c’est lui qui dispose de la capacité d’aller visiter tous les autres dieux dans leurs domaines spécifiques ; c’est lui d’ailleurs qui parfois est chargé de résoudre leurs conflits internes.


C’est, par exemple, Hermès, assisté de Pallas Athéna, qui aide Ulysse – le « je » – à rentrer à Ithaque, où son « âme » – Pénélope – l’attend. Les deux héros de cette aventure se battent pour ne pas se perdre l’un l’autre, et sont assistés ou contrariés par une série de dieux. Cette épopée mythique nous indique une voie vers la réalisation de nous-même … une entreprise qui, de nos jours, fait l’objet de ce que l’on nomme la psychanalyse.


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Un jeu comme le Tarot, qui date du 17ième siècle, est également une excellente illustration – une sorte de bande dessinée – qui nous montre comment les fous que nous sommes peuvent avoir accès au monde. Soit, comment l’on peut se retrouver et « se réaliser » c'est-à-dire devenir « un » avec le monde … unus mundus !


Et si l’on réunit les 78 arcanes de ce jeu d’une certaine manière, l’on obtient un mandala – une figure dont Carl Gustav Jung pense qu’elle représente l’entièreté de l’âme.



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Carl Gustav Jung et son école nous permettent d’aborder « l’être » humain d’une manière qui diverge considérablement de la façon freudienne, mais qui, à la fois, y trouve son origine et la complète bellement : il ajoute la dimension transpersonnelle – la gigantesque dimension mythique dont nous faisons partie depuis les origines – aux dimensions intrapsychique et interpersonnelle. De concert, ces trois dimensions nous permettront de nous constituer la trame de nos existences.


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Le Life Coach sera attentif au jeu de ces trois dimensions lors de l’analyse du récit de leur vie qui lui conteront ses clients. Il pourra ainsi se faire une représentation multidimensionnelle de ce dans quoi et par quoi leurs âmes sont prises, afin de les accompagner – de les coacher – de manière plus adéquate – les chemins nous menant vers nous-même étant parfois particulièrement escarpés et sinueux … !