Le manuel du Life Coach Analytique - Thème 2 : La parole et l'acte

L’activité technique de l’être humain, son industrie, ce qui fait de lui un homo faber, remonte à une centaine de milliers d’années.


D’après le paléo-anthropologue français André Leroi-Gourhan l’agir de l’homme « dirigé vers un objectif » et sa capacité de s’exprimer par la parole apparaissent simultanément.


Ce qui signifie que l’acte et la parole ne peuvent que difficilement être séparés l’un de l’autre … une parole est un acte en fait … ce qui donne du sens à des paroles telles que « et le verbe se fit chair » …


même si nous savons très bien que la « chair » existait longtemps avant la parole … mais probablement pas l’homo sapiens, cet être chez qui la nature et la culture ne cessent de se confondre.


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Nous trouvons chez Sigmund Freud des passages entiers consacrés à la lutte incessante que se mènent à l’intérieur de chacun d’entre nous la nature et la culture – cette lutte qui fonde nos comportements névrotiques.


A mon avis homo sapiens est un animal culturel : sa nature « est » sa culture … même s’il est vrai qu’il a eu des ancêtres qui vivaient unis à la nature, et qu’il en a gardé la trace au plus profond de lui.


Comprise ainsi, l’âme humaine m’apparaît comme une tapisserie que l’on aurait fabriquée au moyen de deux genres de fils – un naturel et un synthétique – et qui produirait des motifs qui varieraient selon les circonstances auxquelles elle se trouve confrontée.


Ce qui nous permet de comprendre ces actes que nous commettons et à propos desquels nous n’avons pas réfléchis ; et d’autres actes qui, eux, ont été appris ou nous paraissent mûrement réfléchis.


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Revenons à la création simultanée par nos ancêtres préhistoriques du langage et de l’acte technique, afin d’en souligner la grande richesse.


Ne fût-ce que parce qu’à partir de ce moment là, ils se sont mis à travailler avec des mots, sans devoir à chaque fois avoir recours à l’acte.


Ce qui signifie concrètement que ce qui peut être dit ne doit plus nécessairement être fait ;


et que ce qui peut être dit est en quelque sorte recevable par un autre « doté de l’entendement », même si l’on n’accueille pas tout ce que l’on entend avec un égal plaisir !


ce qui explique les agissement diplomatiques de l’être humain : il parvient souvent à éviter par les mots ce qui, exprimé au moyen d’actes, aurait des conséquences parfois dramatiques.


Ainsi nous tenons également une explication satisfaisante pour le phénomène de la confession, mais aussi pour celui de la talking cure que Sigmund Freud prescrivait à ses malades, avant de la recommander à tout un chacun.


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Mais que se passe-t-il lorsque le mot se détache de l’acte qui lui équivaut … quand le mot n’est plus un acte … quand on se met à « mentir » ?


Alors l’on a à faire à la névrose … nuance importante : raconter délibérément et consciemment des contre vérités ne fait pas de nous des névropathes …


mais peut-être bien des cas limites de comportement sociopathique – qui caractérise ceux qui ne tiennent pas compte de l’autre, mais se contentent de l’utiliser.


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Avec le mensonge, nous nous trouvons là où l’homo sapiens devient parfois un homo demens ; là où sa parole n’est plus agissante et où elle perd de son sens pour n’être plus qu’un verbiage « vide ».


« Fais ce que tu dis » et « dis ce que tu fais » caractériseront dès lors une personne « qui tient sa parole » ; si tel n’est pas le cas, l’on aura à faire à une personne peu fiable à laquelle il est malaisé de s’attacher.


Et si le « menteur » ment de manière compulsive et éprouve sa tendance au mensonge comme irrépressible, alors l’on à a faire à la « maladie mentale » que l’on nomme une névrose.


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Le phénomène du mensonge n’est qu’un simple exemple de ce que peut être une névrose ; l’on peut admettre que les autres comportements que l’église catholique et les autres qualifient de vices forment le terrain propice au développement de la névrose …


qui est un comportement qui fait autant souffrir le névrosé que son environnement. Le Life Coach y sera confronté en permanence …


ce qui l’amènera à vérifier si les paroles que prononcent ses clients correspondent aux actes qu’il commet, où s’il ne s’agit que de paroles « vides » !