Le manuel du Life Coach Analytique - Thème 14 : La Gestalt-Praxis Intégrative - suite

Ainsi, tout ce que nous avons vécu depuis notre conception et peut-être même avant, en plus de tout ce qui nous a été appris, forme l’arrière-plan de notre parcours existentiel.


Si l’on est sain, alors l’on dispose de suffisamment de place à l’avant-plan pour accueillir les stimulations de la nouveauté que notre vie nous offre au quotidien.


Si on ne l’est pas, alors les avant et arrière-plan se confondent et l’on sera confus – car aux prises avec un passé qui ne cesse de se profiler dans notre futur.


D’où l’importance d’apprendre à vivre processuellement « ici et maintenant », même s’il est évident que l’on doit tenir compte de ce que l’on appelle le passé et le futur, et de tout ce qui structure notre existence.


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Afin de cultiver cette manière saine de mener sa vie et d’aider autrui à mener ainsi la sienne, il conviendra que le Life Coach accorde une attention toute particulière à la « manière » selon laquelle l’organisme – le sien et celui de l’autre – entre en contact avec son environnement.


Cette manière peut être décrite comme un processus qui débute par la phase de (1) la sensation.


Si je ne suis pas sensible, il sera difficile de me mettre en contact avec l’autre. Mais la désensibilisation a une raison, une origine, parce que séjourner en permanence dans cet état n’est pas normal. Il conviendra alors de découvrir l’origine de cette attitude et de l’exprimer afin de s’en débarrasser, et de pouvoir entrer en contact avec son environnement ici et maintenant de manière spontanée.


Dans le processus du contact vient ensuite la phase de (2) la prise de conscience de la sensation. C’est la conscience de ce qui nous anime qui donnera un sens à ce qui sera entrepris par la suite : une fois que je me rends compte, je sais où aller et quoi faire.


Dans cette phase, il arrive souvent que je méconnais ce que je ressens ; et que je ne peux m’en empêcher parce que c’est de cette attitude de déni dépend mon style de vie et celui des autres qui m’environnent … même si cela mène tout droit vers cette maladie de l’âme que l’on nomme la névrose !


Puis vient la phase que l’on appelle (3) l’énergétisation : ou vais-je aller chercher l’énergie nécessaire pour poursuivre concrètement le processus du contact ?


Si je parviens à trouver cette énergie en moi-même, alors le processus s’acheminera spontanément vers un contact authentique. Mais si j’ai l’impression que cette énergie vient d’ailleurs et me rend dépendant de sa source, alors je vivrai le malaise de devoir à chaque fois solliciter l’avis ou l’autorisation d’autrui pour satisfaire à mes besoins et à mes désirs.


Puis vient la phase de (4) l’action qui me permettra le contact réel avec ce que qui correspond à mon désir ou à mon besoin.


Arrivé là, je peux « me retenir de faire » pour une série de bonnes raisons que « je me » raconte. Je peux ainsi « me faire peur », « me faire honte » etc. Il sera ici important de considérer « ce que je me raconte à moi-même pour m’empêcher de faire ».


Ensuite, il y a la phase du (5) contact proprement dit, où j’expérimente concrètement ce dont j’ai besoin ou ce que je désire vraiment.


Mais tout contact implique forcément quelque chose de nouveau, d’inconnu, d’étranger. Et cela risque d’éveiller mes angoisses qui, régulièrement, deviendront plus grandes que mes désirs ou mes besoins, et rendront impossible le contact avec ce qui pourrait y satisfaire.


Après le contact, il y a la phase de l’accomplissement (6), de l’extase, de me laisser aller dans le plaisir qui survient lorsque j’ai satisfait à un besoin ou à un désir.


Lors de cette phase, je me rendrai souvent coupable de minimisation : je méconnaîtrai que je suis heureux, soulagé. Au point que c’est une réelle discipline de vie que de pouvoir rester de longs moments dans la joie !


Finalement, vient la dernière phase du processus du contact, celle du (7) retrait qui survient une fois que j’ai satisfait à mon désir ou à mon besoin, afin qu’à l’avant-plan puissent émerger d’autres désirs et d’autres besoins.


Lors de cette phase ultime, j’aurai parfois difficile de « lâcher prise », d’abandonner ce qui me plaisait tant et qui est maintenant achevé ; je voudrais pouvoir en jouir encore et encore, même si je sais pertinemment que je suis satisfait.


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Le Life Coach examinera les sept phases de ce processus chez ses clients – ces phases qui peuvent durer quelques minutes, quelques jours, voire de nombreuses années ; il les observera à chaque fois qu’un besoin ou un désir émerge, ce qui est un processus vital permanent : il y a toujours quelques besoins ou désirs auxquels l’on tente de satisfaire, fût-ce de manière inconsciente !


Le Life Coach observera et analysera ces processus « ici et maintenant » (en temps réel) à l’aide de ces instruments que sont l’ensemble des théories que nous avons considérées ensemble jusque là.