Le manuel du Life Coach Analytique - Thème 13 : La Gestalt-Praxis Intégrative

Jusque là, je me suis intéressé à la manière dont « je » cherche après « moi » et éprouve des difficultés à le rencontrer et à le devenir ; à la naissance simultanée de l’acte réfléchi et orienté vers un but et de la parole sensée ; et à la relation polarisée entre l’autonomie et l’indépendance, qui sont toutes deux aussi indispensables à notre équilibre global l’une que l’autre.


J’ai parlé de la dimension intrapsychique – la manière intime que j’ai de m’aborder et d’appréhender le monde extérieur ; de la dimension interpersonnelle – la manière que j’ai d’être en contact avec moi-même, les autres et le monde ; et de la dimension transpersonnelle – la manière que j’ai d’être en relation avec ce dont je fais partie aux plans matériel, affectif et spirituel.


Finalement, j’ai abordé la dimension psychophysique – comment mon corps fait partie de mon âme ; la dimension psychoartistique – comment les désirs émanant de mon monde privé peuvent être mis en adéquation avec la réalité objective du monde commun ; et la dimension psychoesthétique – comment je traite et laisse traiter mon image du corps, et comment celle-ci peut influencer celle des autres.


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Mon intention maintenant est de réunir ce que j’ai considéré jusque là en une image cohérente ; de donner forme à l’ensemble des théories analytiques qui tentent de traiter à peu près tous les domaines du penser et de l’agir humains.


C’est de cela qu’il s’agit quand j’emploie le mot « intégratif » dans la définition de la forme de gestalt-thérapie que j’emploie en life coaching.


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La gestalt-thérapie de Fritz Perls nous montre comment notre organisme s’adapte de manière créative à notre environnement.


Il parle essentiellement de « processus », et quasi pas des structures contraignantes qui nous enserrent.


De manière à ce qu’il pourra être ici question de liberté, mais de cette liberté telle que définie par l’humanisme existentiel, à savoir : qui veut être libre en assume la pleine et entière responsabilité !


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Si l’on veut savoir comment, selon la gestalt-thérapie, un organisme peut s’adapter de manière créative à son environnement, alors l’on doit s’intéresser à la manière dont notre organisme organise ses perceptions. L’on doit également se pencher sur ce qu’il se passe dans la zone entre l’organisme et son environnement.


Nous aurons alors besoin de concepts comme ceux de l’avant-plan et de l’arrière-plan – la forme et le fond – qui font partie d’une seule image mouvante, d’une gestalt.


Ce qui se trouve à l’arrière-plan correspond à ce que nous désirons ici et maintenant. Ce qui se trouve à l’arrière-plan, c’est tout le reste.


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Le plus souvent l’on constate que nos désirs actuels sont contraints de partager l’avant-plan avec tout ce que nous y avons fixé, avec tous ces processus que nous avons structurés à un moment donné et qui s’y déroulent sans cesse.


Mettons que je dispose d’une grosse somme d’argent, de quoi m’acheter le véhicule que je désire vraiment. Alors il n’y a vraiment aucun problème me diriez-vous : achète la !


Oui, mais, mettons qu’il y a quelques années, j’ai acheté une maison à crédit que je désirais également vraiment, et qu’une partie de cet argent pourrait servir à la rendre plus confortable ; et mettons que je sais également que les impôts me rappelleront bientôt à mes devoirs de citoyen, et que je ferai bien de mettre une partie de l’argent dont je dispose de côté pour le cas où ils me demanderaient davantage que ce qui est prévu !


Vous voyez clairement que ce que l’on nomme « le passé » et « le futur » m’empêcheront, du moins en partie, de satisfaire aux besoins qui surgissent « maintenant » à l’avant-plan de mes perceptions.


L’on peut dire que le processus spontané – qui cherche à satisfaire mes besoins authentiques actuels – est empêché par des structures qui occupent, le plus souvent indûment, l’avant-plan.


Ces structures sont souvent ce que l’on nomme des « situations inachevées » ou des obligations qui nous lient, ainsi que ce que j’ai nommé plus avant des complexes, le caractère, le style de vie, le scénario …


c’est-à-dire des constructions qui nous permettent de faire partie d’un contexte socioculturel donné, au prix de notre authenticité et de notre spontanéité, et au détriment de nos besoins et de nos désirs actuels.


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Le Life Coach apprendra à faire la distinction entre les besoins et les désirs authentiques et spontanés de ses clients qui apparaissent ici et maintenant et qui contiennent l’énergie nécessaire à leur accomplissement, et les obligations sociales et culturelles qu’ils ont contractées dans le passé et qui hypothèquent souvent exagérément leur avenir.