Le manuel du Life Coach Analytique - Thème 15 : Mon paradigme Eco/egologique

Je et moi participent d’une même âme. En fait, c’est ensemble qu’ils forment l’âme. Mon âme n’est pas isolée, loin s’en faut ! Elle fait partie de l’ensemble des âmes au monde ; elles forment ensemble ce que j’appelle l’âme du monde.


Moi sait cela, mais je l’ignore le plus souvent, parce qu’il y a tellement longtemps que je a quitté moi pour s’en aller rejoindre les autres je et former ensemble des cultures – c’est-à-dire des communautés parlant une même langue, ayant les mêmes traditions et coutumes et partageant, le plus souvent, un même territoire.


Je est donc une sorte d’attaché culturel de moi, mais je s’identifie par ailleurs entièrement au rôle qui lui est conféré par l’entité sociale et culturelle dont il fait partie et de laquelle il dépend. Ce qui fait que je pensera et agira indépendamment de moi, et qu’il mènera sa vie en fonction d’un contexte auquel il est largement assujetti.


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L’on a donc à faire à quatre instances : l’âme du monde, moi, je et ma culture. Elles sont toutes les quatre interdépendantes, et font partie d’un même ensemble si l’on tient compte du principe jungien unus mundus.


Mais elles sont autonomes et diffèrent considérablement les unes des autres, au point même de s’éviter soigneusement :


- Ma culture n’aime pas entendre parler de l’âme du monde : le monde – dont l’univers et notre terre sont la matérialisation – n’est qu’un objet, rien de plus, et peut, dès lors, être utilisé comme une vulgaire chose.


- Les cultures entre elles – quand bien même elles partagent une même âme du monde – s’affronteront et tenteront de résoudre leurs conflits de manière parfois fort brutale et très peu « écologique ».

- Je m’opposerai bien souvent à moi et aussi longtemps que je n’éprouve aucun « problème psychologique » je sera persuadé qu’il est moi. Alors qu’il n’est, en réalité, qu’un je commun, se confondant aux autres et ne manifestant pas plus de profondeur qu’il n’est recommandé d’avoir ;


c’est ainsi que je s’aventurera parfois à considérer les autres je comme des objets – tels que lui en somme – et se mettra à les maltraiter s’il en a le pouvoir …


autant d’attitudes qui provoqueront de fort nombreuses crises « égologiques ».


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- Je prétends que je doit être séparé de moi afin qu’il puisse se mettre à chercher après moi, à me découvrir. Je fonctionne alors tel un miroir, telle une Psyché à la recherche de celui qu’elle aime et qu’elle a perdu.


A la fois, cette séparation ne peut durer toute une vie, parce que je n’a pas que ça à faire : une fois que je me suis retrouvé, je dois devenir moi, et cela prend également un certain temps.


- Je prétends que moi est relié de manière naturelle à l’âme du monde et qu’il y participe, tout comme je est relié à sa culture et qu’il en fait partie …


et que je fais donc simultanément partie de l’âme du monde et de ma culture, ce qui me met parfois en difficulté.


- Je prétends que l’âme du monde est tellement grande et complexe que chacune des cultures ne peut qu’en refléter une portion congrue.


Autrement dit, chacune des cultures est un miroir – une psyché – dans lequel l’âme du monde peut se regarder et se reconnaître, ce qui fait que ces cultures qui ont l’air antagonistes sont bien plus complémentaires qu’on ne pourrait le penser à première vue.


Ce serait comme si l’âme du monde avait voulu devenir consciente d’elle-même en « se réfléchissant », et qu’à cette fin, elle aurait fourni les moyens nécessaires à homo sapiens … qui en fait bien souvent un peu n’importe quoi, admettons-le !


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Vous comprendrez que mon paradigme Eco/Egologique est fondé sur une série de spéculations dont le contraire peut aisément être prétendu, ce qui ne me gène pas, au contraire : je n’aime pas ce qui est dogmatique ou sectaire.


J’ai construit ce paradigme pour me permettre un certain nombre de méditations qui donnent un sens plus large au rôle du Life Coach dans son rapport à lui-même et aux autres, au monde et à sa culture.


Selon moi, il est une sorte de fonctionnaire Eco/Egologique, un représentant de son âme, mais également de celle du monde, et, simultanément, il fait intégralement partie d’un système culturel …


un fonctionnaire qui tentera de réunir et d’équilibrer les quatre instances – je, moi, âme du monde et culture – en lui-même et chez les personnes qui solliciteront ses services …


ce qui constitue une tâche fort noble, très importante et infiniment complexe à la fois !